Sonnet sur Chillon
Éternel Élixir de l’Esprit sans attache !
C’est au sein des donjons qu’éclate ta splendeur,
Liberté ! car ton lieu de séjour, c’est le cœur —
Le cœur, seul asile où l’amour pour toi se cache :
Et lorsque par décret tes fils sont mis aux fers —
Aux fers, et sous la voûte humide et ténébreuse,
Leur pays sort vainqueur de leur souffrance affreuse,
Et ta renommée vole au gré de vents divers.
Ô Chillon ! ta prison est une sainte place,
Ton sol triste, un autel — car justifiant leur perte,
Ses pas auront fini par laisser une trace
Sur ton froid pavement, comme sur l’herbe verte.
— Marques de Bonnivard ! que nul ne vous efface,
Qui de la tyrannie à Dieu donnez l’alerte !
C’est au sein des donjons qu’éclate ta splendeur,
Liberté ! car ton lieu de séjour, c’est le cœur —
Le cœur, seul asile où l’amour pour toi se cache :
Et lorsque par décret tes fils sont mis aux fers —
Aux fers, et sous la voûte humide et ténébreuse,
Leur pays sort vainqueur de leur souffrance affreuse,
Et ta renommée vole au gré de vents divers.
Ô Chillon ! ta prison est une sainte place,
Ton sol triste, un autel — car justifiant leur perte,
Ses pas auront fini par laisser une trace
Sur ton froid pavement, comme sur l’herbe verte.
— Marques de Bonnivard ! que nul ne vous efface,
Qui de la tyrannie à Dieu donnez l’alerte !
Traduction : J. F. Berroyer
Sonnet on Chillon
Eternal Spirit of the chainless Mind!
Brightest in dungeons, Liberty! thou art:
For there thy habitation is the heart —
The heart which love of thee alone can bind;
And when thy sons to fetters are consigned —
To fetters, and the damp vault’s dayless gloom,
Their country conquers with their martyrdom,
And Freedom’s fame finds wings on every wind.
Chillon! thy prison is a holy place,
And thy sad floor an altar — for ’twas trod,
Until his very steps have left a trace
Worn, as if thy cold pavement were a sod,
By Bonnivard! — May none those marks efface!
For they appeal from tyranny to God.
Brightest in dungeons, Liberty! thou art:
For there thy habitation is the heart —
The heart which love of thee alone can bind;
And when thy sons to fetters are consigned —
To fetters, and the damp vault’s dayless gloom,
Their country conquers with their martyrdom,
And Freedom’s fame finds wings on every wind.
Chillon! thy prison is a holy place,
And thy sad floor an altar — for ’twas trod,
Until his very steps have left a trace
Worn, as if thy cold pavement were a sod,
By Bonnivard! — May none those marks efface!
For they appeal from tyranny to God.
Lord Byron