À Byron
Byron ! ta mélodie est si doucement triste !
Elle accorde toujours l’âme avec la tendresse
Comme si la Pitié, rare délicatesse,
Touchait son luth plaintif, et que toi, qui l’assistes,
Tu prolongeais les sons de son chant qui t’enchante.
Le chagrin t’éclipsant dans l’ombre ne te rend
Pas moins exquis : pour toi la peine est tisserand
Qui te vêt d’un halo de clarté rayonnante,
Comme la lune d’or qu’un nuage traverse,
De son nimbe radieux et chatoyant l’éclaire,
Là sous le sombre habit maint rayon d’ambre perce,
Telle en le marbre noir coule une veine claire ;
Continue de chanter, cygne mourant ! raconte
Encore le malheur si beau de ce beau conte.
Elle accorde toujours l’âme avec la tendresse
Comme si la Pitié, rare délicatesse,
Touchait son luth plaintif, et que toi, qui l’assistes,
Tu prolongeais les sons de son chant qui t’enchante.
Le chagrin t’éclipsant dans l’ombre ne te rend
Pas moins exquis : pour toi la peine est tisserand
Qui te vêt d’un halo de clarté rayonnante,
Comme la lune d’or qu’un nuage traverse,
De son nimbe radieux et chatoyant l’éclaire,
Là sous le sombre habit maint rayon d’ambre perce,
Telle en le marbre noir coule une veine claire ;
Continue de chanter, cygne mourant ! raconte
Encore le malheur si beau de ce beau conte.
Traduction : J. F. Berroyer
To Byron
Byron! how sweetly sad thy melody!
Attuning still the soul to tenderness,
As if soft Pity, with unusual stress,
Had touch’d her plaintive lute, and thou, being by,
Hadst caught the tones, nor suffer’d them to die.
O’ershadowing sorrow doth not make thee less
Delightful: thou thy griefs dost dress
With a bright halo, shining beamily,
As when a cloud the golden moon doth veil,
Its sides are ting’d with a resplendent glow,
Through the dark robe oft amber rays prevail,
And like fair veins in sable marble flow;
Still warble, dying swan! still tell the tale,
The enchanting tale, the tale of pleasing woe.
Attuning still the soul to tenderness,
As if soft Pity, with unusual stress,
Had touch’d her plaintive lute, and thou, being by,
Hadst caught the tones, nor suffer’d them to die.
O’ershadowing sorrow doth not make thee less
Delightful: thou thy griefs dost dress
With a bright halo, shining beamily,
As when a cloud the golden moon doth veil,
Its sides are ting’d with a resplendent glow,
Through the dark robe oft amber rays prevail,
And like fair veins in sable marble flow;
Still warble, dying swan! still tell the tale,
The enchanting tale, the tale of pleasing woe.
John Keats