À Clark Ashton Smith, Esq., sur ses phantastiques contes, vers, dessins, et sculptures

Dans la brume une tour noire comme le temps ;
À son pied la forêt, oppressant labyrinthe.
Ombre et silence, herbe et lichen, de leur étreinte
Étouffent des cromlechs ruinés depuis longtemps.
Nul bruit de pas, nul chant d’oiseau n’anime autour
Les funestes sentiers de la nuit éternelle,
Même si fréquemment dans l’air frémit une aile,
Tandis qu’une lueur vacille dans la tour.

Là vit seul celui dont la main leva les voiles
Des fantômes glaçant le monde par la peur ;
Dont les runes gravées révélèrent l’horreur
Des choses à l’affût au-delà des étoiles.
Noir Seigneur d’Averoigne — à qui s’ouvre la porte
Sur ces rêves qu’aucune autre vue ne supporte !
Traduction :J. F. Berroyer

To Clark Ashton Smith, Esq., Upon His Phantastick Tales, Verses, Pictures, and Sculptures

A time-black tower against dim banks of cloud;
Around its base the pathless, pressing wood.
Shadow and silence, moss and mould, enshroud
Grey, age-fell’d slabs that once as cromlechs stood.
No fall of foot, no song of bird awakes
The lethal aisles of sempiternal night,
Tho’ oft with stir of wings the dense air shakes,
As in the tower there glows a pallid light.

For here, apart, dwells one whose hands have wrought
Strange eidola that chill the world with fear;
Whose graven runes in tones of dread have taught
What things beyond the star-gulfs lurk and leer.
Dark Lord of Averoigne—whose windows stare
On pits of dream no other gaze could bear!
H. P. Lovecraft