iii

Nous sommes différents, différents, Cœur princier !
Différents sont nos us et nos destins prescrits.
Nos deux anges gardiens se regardent, surpris
Qu’un heurt accidentel les force à s’associer.
Sois conscient que tu es — susciteur de vacarmes,
Immanquable convive aux festivals joyeux
Des reines — l’attraction puissante de cent yeux
Plus brillants que les miens pourtant remplis de larmes.
Tous désirent te voir diriger leur orchestre :
Que viens-tu par l’ajour me regarder plus près,
Moi le chantre égaré si loin du chœur terrestre,
Qui chante, misérable, à l’ombre du cyprès ?
Si le chrême oint ton front, le mien luit de rosée, —
Et notre union, la Mort devra l’avoir creusée.
Traduction :J. F. Berroyer

iii

Unlike are we, unlike, O princely Heart!
Unlike our uses and our destinies.
Our ministering two angels look surprise
On one another, as they strike athwart
Their wings in passing. Thou, bethink thee, art
A guest for queens to social pageantries,
With gages from a hundred brighter eyes
Than tears even can make mine, to play thy part
Of chief musician. What hast thou to do
With looking from the lattice-lights at me,
A poor, tired, wandering singer, singing through
The dark, and leaning up a cypress tree?
The chrism is on thine head,—on mine, the dew,—
And Death must dig the level where these agree.
Elizabeth Barrett-Browning