Sonnet, à Genevra

Tes longs cheveux dorés, tes yeux bleus de tendresse,
Et le lustre pâli de tes attraits — perçu
Dans la contemplation — où le calme a conçu
Le désespoir charmant de sa douce Tristesse —
Rendaient de tes chagrins l’expression si profonde,
Que — mais je sais le fond de ton cœur vénérable
Rempli d’une pensée pure et inaltérable —
Je te crus condamnée aux soucis de ce monde.
De même un beau matin, par la grâce inspirée,
Tirée d’une vision tout aussi colorée
(Hormis que nul péché ne pèse sur ta tête),
Du pinceau de Guido naquit la Madeleine
Ainsi tu m’apparais — mais combien plus parfaite !
Prise d’aucun Remords — et de Vertu si pleine.
Traduction :J. F. Berroyer

Sonnet, to Genevra

Thine eyes’ blue tenderness, thy long fair hair,
And the warm lustre of thy features—caught
From contemplation—where serenely wrought,
Seems Sorrow’s softness charmed from its despair—
Have thrown such speaking sadness in thine air,
That—but I know thy blesséd bosom fraught
With mines of unalloyed and stainless thought—
I should have deemed thee doomed to earthly care.
With such an aspect, by his colours blent,
When from his beauty-breathing pencil born
(Except that thou hast nothing to repent),
The Magdalen of Guido saw the morn—
Such seem’st thou—but how much more excellent!
With nought Remorse can claim—nor Virtue scorn.
Lord Byron