Sonnet, à la même

Ta joue pensive est pâle, or non par inquiétude,
Et si charmante encor, que si jamais la Joie
Rehaussait sa blancheur d’un feu qui la rougeoie,
Mon cœur repousserait cette teinte plus rude :
Et n’éblouissent pas tes yeux d’un bleu profond —
Mais pleurent à leur vue des yeux bien plus sévères,
Et me viennent aux miens les larmes qu’ont nos mères,
Douces comme en Éden quelque goutte qui fond.
Car, sous les longs cils noirs que ta paupière abaisse,
L’âme en mélancolie de la Délicatesse
Luit comme un séraphin descendant des hauteurs
Pour consoler des maux dont les cieux sont témoins ;
Par tant de majesté jointe à mille douceurs
Je t’adore un peu plus, mais ne peux t’aimer moins.
Traduction :J. F. Berroyer

Sonnet, to the same

Thy cheek is pale with thought, but not from woe,
And yet so lovely, that if Mirth could flush
Its rose of whiteness with the brightest blush,
My heart would wish away that ruder glow:
And dazzle not thy deep-blue eyes — but, oh!
While gazing on them sterner eyes will gush,
And into mine my mother’s weakness rush,
Soft as the last drops round heaven’s airy bow.
For, through thy long dark lashes low depending,
The soul of melancholy Gentleness
Gleams like a seraph from the sky descending,
Above all pain, yet pitying all distress;
At once such majesty with sweetness blending,
I worship more, but cannot love thee less.
Lord Byron