À la science
Science ! ton père est bien le Vieux Temps qui t’a faite,
Toi dont l’œil pénétrant corrompt l’humanité !
Dans quel but fondre ainsi sur le cœur du poète,
Sombre vautour dont l’aile est la réalité ?
Comment t’aimerait-il ? ou te jugerait sage,
Toi qui réprimerais sa course aventureuse
À chercher maint joyau dans les cieux sans nuage,
Bien qu’il y soit monté d’une aile courageuse ?
N’as tu pas fait tomber Diane en bas de son char,
Et conduit hors du bois la frêle Hamadryade
À chercher le refuge en quelque astre moins noir ?
N’as tu pas retiré du fleuve la Naïade,
L’Elfe de l’herbe verte, et de moi le dernier
De mes rêves d’été sous le tamarinier ?
Toi dont l’œil pénétrant corrompt l’humanité !
Dans quel but fondre ainsi sur le cœur du poète,
Sombre vautour dont l’aile est la réalité ?
Comment t’aimerait-il ? ou te jugerait sage,
Toi qui réprimerais sa course aventureuse
À chercher maint joyau dans les cieux sans nuage,
Bien qu’il y soit monté d’une aile courageuse ?
N’as tu pas fait tomber Diane en bas de son char,
Et conduit hors du bois la frêle Hamadryade
À chercher le refuge en quelque astre moins noir ?
N’as tu pas retiré du fleuve la Naïade,
L’Elfe de l’herbe verte, et de moi le dernier
De mes rêves d’été sous le tamarinier ?
Traduction : J. F. Berroyer
To Science
Science! true daughter of Old Time thou art!
Who alterest all things with thy peering eyes.
Why preyest thou thus upon the poet’s heart,
Vulture, whose wings are dull realities?
How should he love thee? or how deem thee wise,
Who wouldst not leave him in his wandering
To seek for treasure in the jewelled skies,
Albeit he soared with an undaunted wing?
Hast thou not dragged Diana from her car,
And driven the Hamadryad from the wood
To seek a shelter in some happier star?
Hast thou not torn the Naiad from her flood,
The Elfin from the green grass, and from me
The summer dream beneath the tamarind tree?
Who alterest all things with thy peering eyes.
Why preyest thou thus upon the poet’s heart,
Vulture, whose wings are dull realities?
How should he love thee? or how deem thee wise,
Who wouldst not leave him in his wandering
To seek for treasure in the jewelled skies,
Albeit he soared with an undaunted wing?
Hast thou not dragged Diana from her car,
And driven the Hamadryad from the wood
To seek a shelter in some happier star?
Hast thou not torn the Naiad from her flood,
The Elfin from the green grass, and from me
The summer dream beneath the tamarind tree?
Edgar A. Poe